Spurs: the end

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LES GRIZZLIES QUALIFIES !
MEMPHIS 99-91 SPURS



C'est moche, le temps qui passe. Il cerne les yeux, souligne les rides et fait courber le dos. Même aux plus grands, même aux plus forts, à ceux que l'on a tant aimés et admirés. Cette nuit de vendredi, il a rappelé à la plus grande équipe du sport professionnel américain de ces 15 dernières années que nul n'est immortel. Et ça s'est vu. Crûment. Cruellement.

C'est vrai qu'elles ont eu l'air bien lourdes, les jambes des joueurs de San Antonio, sans peps, sans nerf, sans rien. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si le seul à avoir surnagé lors de cet ultime match épique a été la plus jeune des stars texanes, Tony Parker, remarquable en deuxième mi-temps (23 PTS au total) au point d'avoir, presque à lui seul, offert l'occasion à son équipe de rêver une dernière fois à une inattendue rédemption. Mais Memphis était trop jeune, trop concentré, trop talentueux pour des Spurs en bout de course et de souffle. Surtout, l'entraîneur Lionel Hollins possède en Zach Randolph, son intérieur cubique, une arme que n'a plus depuis longtemps coach Pop'. Auteur de 31 PTS et 11 RBD, aussi féroce que sublime, Z-Bo a déboulonné sans scrupule la légende Tim Duncan, devenue bien ordinaire (12 PTS, 10 RBD), et même au-delà.

Et que dire de Manu Ginobili, indigent si l'on excepte son shoot-miracle du milieu de terrain au buzzer du troisième quart-temps, ultime réminiscence d'un génie aujourd'hui évanoui. Las de tous ces combats, Gino et compagnie n'avaient tout simplement plus la force pour lutter face à la jeunesse, l'intelligence et la défense de Grizzlies affamés. Oui, les Spurs ont été sublimes, et il ne faudra jamais l'oublier. Et s'ils se sont peut-être épuisés lors de cette saison-record, celle-ci apparaît aujourd'hui comme un champ du signe, l'ultime tour d'honneur d'une équipe qui n'aura plus le même visage la saison prochaine. Alors, pour ça et pour le reste, merci messieurs. Vous nous avez tant fait rêver...