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samedi 30 avril 2011

Une draft très française ?


Andrew Albicy

Déjà forte de douze représentants (Turiaf, Parker, Sy, Beaubois, Mahinmi, Petro, Piétrus, Noah, Séraphin, Ajinça, Batum, Diaw), la colonie française pourrait recevoir du renfort cet été. En effet, pas moins de cinq frenchy évoluant dans l'hexagone se sont déclarés auprès de la NBA pour être éligible à cette grande foire aux talents de la balle orange. Cela ne signifie pas pour autant qu'ils seront en NBA dès la saison prochaine. D'abord parce qu'il faut séduire les franchises américaines et être choisis (ça paraît évident, encore faut-il le rappeler), mais aussi parce que c'est une façon de "sonder" le marché pour certains. En effet, les agents français ont pris l'habitude de retirer au dernier moment les noms de ceux qui n'ont peu ou pas de chance d'être retenus, ce qui leur permet de voir quel cote ils ont outre-atlantique. Le stratagème vaut, évidemment, pour les joueurs nés après 1989, lesquels sont, eux, automatiquement éligible. Les cinq Français en questions (ainsi que quelques futures stars comme le Turc Enes Kanter, le Monténégrin Vucevic ou le Congolais, présumé numéro 1 de la draft, Bismack Biyombo) ont donc devancé l'appel, et certains de façon très prématurée comme Abdoulaye Loum (Le Havre) et plus encore Joffrey Lauvergne (Chalon), fils d'un ancien international et talent en pleine éclosion. Les deux mômes, nés en 1991, seront automatiquement éligibles dans deux ans seulement. Ils sont d'abord là pour prendre la température, se faire connaître, ce qui est assurément déjà le cas pour Lauvergne dont le talent et les bonnes mains ont été forcément repérés par les scouts qui sillonnent les salles de l'hexagone. A charge pour les représentants du jeune homme de voir si le Chalonais a suffisamment impressionné pour tenter l'aventure dès cette année ou s'il faut attendre la saison de la confirmation pour convaincre. Pour un autre intérieur, Abdoulaye Loum (1,3 minutes lors de ses 3 apparitions en Pro A avec Le Havre), il faut être plus imaginatif pour comprendre. Mais comme le club normand a déjà fourni deux joueurs à la NBA (Mahinmi et Sy), les scouts connaissent le chemin. On ne peut donc présager de rien.

Pour les trois autres Frenchies, en revanche, les choses ont l'air plus sérieuses. Nés en 1990, ils n'auront qu'une autre chance d'être retenu, dans un an. Ce qui réduit les possibilités. Il s'agit donc, là aussi, de mesurer sa popularité et sa cote, et de bien calculer. Pour l'inconnu pivot de Rouen Neguema Samake, le calcul est vite fait: il n'a que sa taille (2m11) à mettre en avant, en croisant les doigts pour qu'un décideur devine chez lui un potentiel sans trop regarder ses statistiques de la saison (1,8 PT et 1,2 RBD par match... en Pro B !!!). Et là, ce n'est plus un scout qu'il faut, mais un médium !!!

Plus connu, au moins des spécialistes, un autre intérieur, originaire des Seychelles, Abdel Kader Sylla. Futur MVP du Championnat Espoirs dont il ravage les raquettes sous le maillot de Nancy, Sylla présente des stats de crack (15,7 PTS, 10,7 RBD, 2,3 AST, 1,2 STL, 2,3 BLK... du très lourd) mais uniquement face à d'autres gamins. Il en est tout autre en Pro A où il n'a fait, lui aussi, que 3 apparitions (2,7 PTS et 2,7 RBD). Là aussi, il faut de bons yeux pour lui promettre un avenir en NBA. A l'évidence, tout se jouera plutôt la saison prochaine.

Reste le dernier cas, le plus intéressant mais aussi le plus complexe. Après un été de feu avec l'équipe de France puis un début de saison flamboyant sous le maillot parisien, le surdoué Andrew Albicy a passé une année beaucoup plus compliquée que prévue. Sans être catastrophique (11,2 PTS, 4,5 AST), le prodige a montré trop d'inconstance pour le programmer à coup sûr au premier tour de la draft dès cette année, même si celle-ci s'annonce particulièrement faiblarde. Albicy est à l'évidence un meneur ultra-prometteur, mais les staffs NBA devraient vraisemblablement attendre encore un an avant de parier sur lui, histoire de voir son évolution. Les exemples de l'Espagnol Ricky Rubio et du Français Antoine Diot, éligible cette année, en net recul tous les deux cette saison doivent avoir rendu méfiantes les franchises NBA sur les méfaits de la hype à propos des jeunes meneurs européens. Albicy pourrait en être victime, ce qui serait bien dommage tant le gosse a du basket plein les mains. Mais, à 20 piges, il a encore tout le temps de le prouver...

1 commentaire:

Clubs de Sport Strasbourg a dit…

Ce n'est qu'une bonne chose pour le basket français, qu'ils puissent atteindre le plus haut niveau mondial